Le dessalement de l’eau (aussi appelé dessalage ou désalinisation) est un processus permettant d’obtenir de l’eau douce à partir d’eau salée. Il est normalement plus simple et plus économique de rechercher à traiter des sources d’eau douce, telles que les lacs, les rivières ou encore les nappes phréatiques.
L’eau douce une ressource inégalement partagée
Néanmoins, ces sources sont inexistantes ou deviennent insuffisantes dans certains pays, puisqu’une dizaine de pays se partage 60% des ressources mondiales d’eau douce. En effet, l’eau potable est de plus en plus convoitée partout dans le monde. Plus d’un tiers de la population mondiale vit dans un pays sous stress hydrique et on estime que cette proportion atteindra les deux tiers en 2025, ce qui représente près de 3 milliards d’êtres humains d’après le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).
Notre planète est composée à 97% d’eau salée. C’est pourquoi, face à ce manque d’eau douce, il paraît alors tout à fait normal de se tourner vers cette immense ressource bleue. D’après l’AID (Association Internationale de Dessalement), plus de 15.000 usines de dessalement tournent aujourd’hui sur un total d’environ 120 pays.
Techniques de désalinisation
Ayant débuté dans les années 1950, la production industrielle d’eau potable par désalinisation connaît un véritable boom de nos jours. A l’heure actuelle, il existe plusieurs méthodes de dessalage. Cependant, deux procédés se démarquent dans le domaine du dessalement.
La distillation, procédé thermique, est la première technique historiquement utilisée du fait de sa simplicité. Elle consiste à geler ou à faire évaporer de l’eau salée grâce à la chaleur produite par une chaudière ou par le soleil. Ainsi, une réaction physico-chimique sépare efficacement l’eau et le sel. Ensuite, on réchauffe l’eau gelée ou on condense l’eau évaporée afin d’obtenir de l’eau douce.
Cette technique a l’avantage de produire une eau très pure mais elle consomme énormément d’énergie (15kWh/m3 d’eau traitée) et coûte donc très cher. Bien qu’encore très largement répandue dans le golfe persique, le procédé thermique a aujourd’hui moins de succès face à au procédé membranaire.
L’osmose correspond à la relation entre un soluté et un liquide dans lequel il est dissout. Ainsi, l’osmose inverse, procédé membranaire, permet de séparer l’eau et le sel dans le but de créer de l’eau douce. Cette technique utilise des membranes semi-perméables pour filtrer le sel par une forte pression ou un champ électrique (appelé électrolyse).
Moins consommateur d’énergie que la distillation (seulement 4 à 5kWh/m3), l’osmose gagne de plus en plus d’adeptes au fil des ans. Cependant, le procédé membranaire présente l’inconvénient de rejeter davantage de produits chimiques (dont de la saumure ayant des traces de métaux lourds) que le procédé thermique. Malgré les nombreuses publications scientifiques discutant les effets potentiels de ces rejets, les spécialistes de ce sujet constatent un réel manque de données expérimentales de laboratoires : nous ignorons toujours quel niveau de salinité peut être dangereux à long terme pour les organismes marins.
Des contraintes de production
Les équipements de ces unités de production d’eau douce sont soumis à une forte corrosion par le sel marin. Le fer contenu dans les canalisations est sujet à la rouille et oxydation. Aussi, tous les équipements et tubes en acier sont recouverts de couches de protection en polypropylène qui joue le rôle de barrière contre la corrosion. En savoir plus sur la corrosion des tubes en acier
Bien qu’étant une alternative d’adaptation au changement climatique, la désalinisation de l’eau de mer n’apparaît pas comme une solution durable face à la crise mondiale de l’eau. Le procédé de désalinisation doit donc toujours être amélioré par de nouvelles techniques de traitement de l’eau utilisant moins de produits chimiques (microfiltration ou nanofiltration).