Le stockage des produits phytosanitaires est une tâche essentielle au sein d’une exploitation. Il permet d’assurer un rangement efficace des produits, la sécurité des travailleurs et la protection de l’environnement. Mais comment s’y prend-t-on pour bien stocker ses produits phyto ? Quelles sont les règles à respecter ?
Le local phytosanitaire est un local, une armoire ou une zone dédiée, censée contenir exclusivement les produits phytosanitaires. Sa création ou son aménagement est une obligation réglementaire, mais aussi le moyen de garantir le rangement des produits, la sécurité des travailleurs et la protection de l’environnement. Le local phytosanitaire permet parallèlement de gagner du temps (il permet d’accéder plus facilement et rapidement aux produits) et de faire des économies, à travers une bonne conservation. Cependant, pour profiter de ces bénéfices, il faut savoir stocker ces produits phytosanitaires. Il y a des règles en la matière et il faut les connaître.
D’abord, l’exploitant agricole doit séparer le local des habitations et cours d’eau (une distance d’au moins 20 mètres). Il veille à ce que le local ou l’armoire soit fermé à clef (s’il y a des produits CMR ou toxiques). Sur la porte, à l’extérieur, on peut apposer des signalétiques spécifiques comme « Interdiction de fumer », « Interdiction de boire et manger » et « Interdiction aux personnes non autorisées ». On ajoutera d’autres pictogrammes indiquant des consignes de sécurité et affichera les numéros d’appel d’urgence. Aussi, le local sera réservé exclusivement aux produits phytosanitaires conservés dans leur emballage d’origine.
Séparer par catégorie
Ces produits doivent être rangés par catégorie. Les produits CMR (cancérigène, mutagène, reprotoxique) doivent être bien identifiés et stockés sur une étagère à part. Les produits Inflammables sont eux aussi séparés des autres préparations, placés sur leur propre rétention. Les comburants ne doivent pas se trouver à proximité de ces substances. Quant aux produits corrosifs, on les disposera également dans des bacs de rétention individuels. Enfin, les produits détériorés ou périmés seront rangés à part avec la mention « PPNU » (produits phytosanitaires non utilisables) apposés sur les bidons ou les emballages. En complément, les produits phytosanitaires seront accompagnés de leurs fiches de données sécurité (FDS).
Une bonne aération, un extincteur à portée de main…
Le local phytosanitaire doit également bénéficier d’une installation électrique aux normes avec un interrupteur situé à l’extérieur du local de préférence, et d’une bonne aération grâce à un système de ventilation haute et basse. Certains agriculteurs utilisent un capteur pour vérifier la température et le taux d’humidité à l’intérieur du local. Par ailleurs, l’exploitant prendra soin de cimenter le sol et de prévoir un système étanche de rétention de l’eau et des autres liquides. Il devra dans le même temps prévoir un sac de matière absorbante ou un boudin absorbant en cas de fuite ou de renversement de produits par inadvertance. Pour plus de sécurité, il faudra surtout placer à bonne vue un extincteur à l’extérieur, à proximité du local et à hauteur d’homme.
Planète Safe aux côtés des agriculteurs
Les producteurs peuvent se faire accompagner par des experts du monde agricole pour apprendre à bien stocker leurs produits sanitaires. Planète Safe, une société bordelaise, propose un suivi sur mesure. Elle offre des formations aux bonnes pratiques agricoles afin de garantir notamment la conformité du local de stockage phytosanitaire. Elle montre par exemple comment l’aérer et l’éclairer suffisamment et comment bien organiser les produits (CMR, inflammables, corrosifs). Au-delà du stockage des produits et du local, Planète Safe forme aux bonnes pratiques phytosanitaires. Parmi celles-ci, l’assistance au réglage du matériel de pulvérisation et l’utilisation et la protection contre les produits phytosanitaires avec la formation certiphyto.