Etat du développement de l’écologie industrielle en France
En France, l’intérêt pour l’écologie industrielle est grandissant. Des acteurs universitaires, industriels, politiques et socio-économiques participent et assistent depuis quelques années au lancement d’initiatives d’écologie industrielle sur le territoire français.
L’effervescence actuelle autour de l’écologie industrielle montre que cette approche se trouve aujourd’hui dans une phase de transition où son application concrète est souhaitée par de nombreux acteurs, notamment les industriels et les responsables territoriaux.
On identifie aujourd’hui :
• L’intérêt naissant porté par les pouvoirs publics,
• Le travail de fond des instituts : l’ICAST (Institut pour la Communication et l’Analyse des Sciences et des Technologies) et le CREIDD (Centre de Recherche et d’Etudes Interdisciplinaires sur le Développement Durable), APREIS (Acteurs, Pratiques, Recherches Européennes & Internationales pour la Soutenabilité), laboratoire mondial multilingue de recherches européennes et internationales sur le développement durable qui inscrit l’écologie industrielle dans le cadre plus large du développement industriel durable.
• Les projets en œuvre dans les collectivités territoriales : la Communauté Urbaine de Dunkerque, Chalon-sur-Saone, le Pays Mantois…
• La création d’un Pôle français de l’écologie industrielle par l’association Auxilia et la Cité des matières ,
• Les initiatives de l’association ECOPAL sur la zone industrielle de Grande Synthe et dans le Dunkerquois,
• La création d’un Pôle Régional de l’Ecologie Industrielle à la Cité des matières en Haute Normandie (*),
• La nomination de « Responsables R&D » et de « Directeurs écologie industrielle » dans les grandes entreprises (Lafarge,…)
• La réalisation de programmes de recherche au sein des grands groupes industriels tels que EDF et GAZ DE FRANCE …
• Le travail de concertation locale et la réflexion menée sur l’insertion territoriale des sites de production de l’entreprise par Ciments Calcia ,
• Les réflexions et les projets engagés par les Universités : Versailles Saint-Quentin, Paris 1…
• Le montage opérationnel d’études de métabolisme territorial par Auxilia ,
• La mise en place d’une Chaire d’écologie industrielle à l’UTT ( Université de Technologie de Troyes ),
• La formation de clubs d’écologie industrielle par l’association OREE ou le Conseil Général de l’Aube,
• La création d’une association dédiée à la promotion de l’écologie industrielle ( SynerJIE ),
• La création de modules spécifiques dans les formations d’ingénieurs et les écoles de commerce ou de troisièmes cycles spécialisés (à Troyes, Corte…),
• L’intégration de la dématérialisation dans la conception des produits (O2 France),
• L’existence récente de structures professionnelles de conseil : EIC – Ecologie Industrielle Conseil , E-Parc … Ce recensement est bien sur incomplet, il est destiné à s’étoffer rapidement. Informez-nous des pratiques et expériences dont vous avez la connaissance, une base de données accessible à partir de ce site pourra être à terme mise en place.
En synthèse, quatre tendances de mise en œuvre de l’écologie industrielle s’affirment actuellement à l’international et, dans une moindre mesure pour l’instant, en France :
• Le lancement d’études des flux et stocks d’énergie et de matières circulant sur un territoire, ou études de métabolisme territorial, qui débouchent sur la création d’un outil d’aide à la décision pour les décideurs locaux et constituant de plus une base pour la définition de politiques locales de développement durable. Ces travaux devront être l’occasion d’organiser des « réseaux éco-industriels » au niveau des territoires.
• L’application des principes de l’écologie industrielle à l’échelle d’un territoire urbain, pour calquer le fonctionnement de l’agglomération, de la ville ou du quartier considéré sur celui d’un écosystème naturel.
• L’organisation de « parcs éco-industriels », ensemble d’entreprises localisées sur un même territoire (zone d’activité, par exemple) fonctionnant selon les principes de l’écologie industrielle. Les parcs éco-industriels sont des cas particuliers de « réseaux éco-industriels ».
• La mise en œuvre de bouclages spécifiques entre des acteurs complémentaires, qui organisent localement des échanges de matières et d’énergie
(*)Le Pôle Régional d’Ecologie Industrielle en Haute Normandie créé par la Cité des matières. Le groupement accueilli sur le site de la Cité des matières parc de médiation et de diffusion culturelle et scientifique propose de structurer le potentiel (public et privé) industriel, de recherche et de formation du territoire haut normand sur la thématique de l’écologie industrielle. Le Pôle régional se donne aussi pour objectif d’assurer la démonstration pour concrétiser les actions, effectuer des tests ou illustrer les travaux, en termes de vulgarisation et de valorisation industrielles.